On entend souvent parler de la randonnée légère, parfois même de la marche ultralight, comme si c’était une sorte de quête ultime pour tout randonneur. Derrière ce terme, il y a une philosophie simple : profiter de la marche sans s’épuiser sous le poids du sac. Voyager à pied avec le minimum, randonner léger, sans pour autant sacrifier la sécurité ni le confort de base. Alors, de quoi a-t-on vraiment besoin pour partir léger ? Vous le saurez en lisant cet article 😉
Comprendre l’esprit de la randonnée légère
Randonner léger ne signifie pas partir les poches vides. C’est plutôt un art de la sélection, un tri réfléchi entre l’indispensable et le superflu. Chaque gramme compte, mais chaque objet a une raison d’être. Par exemple, on peut garder une veste de pluie efficace et compacte plutôt qu’une grosse polaire lourde. On peut aussi privilégier des objets multifonctions : un buff qui fait à la fois écharpe, bandeau, bonnet. C’est un état d’esprit qui se construit au fil des sorties. Et très souvent, c’est un état d’esprit qui se base sur l’expérience, tout simplement : il est normal que pour une première randonnée un peu « costaud », on soit inquiet et on s’équipe « un peu trop lourdement ». L’expérience permet justement de réfléchir aux optimisations possibles en fonction des randonnées passées et aux équipements qu’on aurait pu éviter de prendre, ou qui auraient pu être beaucoup plus légers si on les avait mieux choisis.
Plus facile à dire qu’à faire ? Un peu, c’est vrai. Mais je vais essayer de vous donner quelques pistes pour y arriver sans trop galérer 😉
Le sac à dos : le point de départ
Le sac à dos est la base de tout. En rando légère, inutile de prendre un sac énorme de 70 litres. Un modèle de 30 à 45 litres suffit largement pour quelques jours, et jusqu’à 55 litres si l’on part longtemps en autonomie. Le poids du sac à vide compte aussi : certains modèles pèsent à peine 1 kg, quand d’autres dépassent les 2,5 kg. À volume égal, le choix du sac peut déjà faire une différence énorme. J’ai déjà fait l’erreur de partir avec un sac militaire de 60 litres, ultra-solide mais beaucoup trop lourd. Résultat : fatigue et douleurs dès la première montée. Parfois, et c’est bête à dire, mais un sac « qui ne paie pas de mine » fait mieux le job qu’un super sac, car à la pesée à vide on s’aperçoit déjà d’une belle différence. Et dites-vous une chose :
Le poids du sac vide/plein sur une balance, c’est ce que VOUS allez devoir porter pendant des heures. Donc : visez léger 😉
Le trio de base : dormir, manger, se protéger
Si vous partez sur une randonnée de plus d’une journée, donc qui va vous amener à bivouaquer, alors le triptyque magique est là : vous avez besoin de matos pour dormir, pour manger, et pour vous abriter. C’est clair, net, limpide. Voyons comment randonner léger quand même dans ces conditions.
Le couchage
Un bon sommeil est essentiel. Pour rester léger, un matelas mousse simple reste une valeur sûre, même si les modèles gonflables modernes sont de plus en plus compacts et confortables. Le sac de couchage, lui, doit être choisi selon la saison. La plume (duvet) offre le meilleur rapport chaleur/poids, mais demande plus d’attention à l’humidité. En été, un quilt ou un simple drap de sac peut suffire. Sélectionner le produit le plus léger en fonction de la saison, évidemment, mais aussi de vos propres envies. Certaines personnes sont frileuses, d’autres ne craignent pas beaucoup le froid, c’est ainsi. N’ayez pas peur d’acheter du matériel de couchage « chaud » même si on n’est pas en hiver : votre confort est important, car de lui dépend la qualité de votre sommeil, et donc la réussite de votre rando.
La cuisine
Pas besoin d’une batterie de cuisine de camping. Un petit réchaud à gaz, une cartouche et une popote légère en aluminium ou titane font très bien l’affaire. Certains préfèrent même la cuisine « sans feu », en emportant des repas froids ou des lyophilisés réhydratés à l’eau froide. C’est un choix personnel, mais réduire la taille du matériel de cuisine allège considérablement le sac. Manger chaud demande nécessairement un peu plus d’intendance, donc de poids. Pour certaines personnes (dont je fais partie, j’avoue), un bon feu de bois, un bon réchaud, un bon repas chaud, c’est le signe d’une très belle randonnée, donc je suis très réticent au « full froid » 🙂 (celles et ceux qui ont déjà passé une soirée de bivouac conviviale autour du feu ne me démentiront pas).
L’abri
Tente légère, tarp ou bivy bag ? Là encore, c’est une affaire de goût et de conditions. La tente reste la plus protectrice, mais elle est aussi la plus lourde. Un tarp (bâche) bien monté peut peser moins de 500 g et suffit largement en été. J’ai déjà passé une nuit sous tarp au bord d’une rivière dans les Cévennes, avec le bruit de l’eau en fond sonore : minimaliste, mais inoubliable. Là plus que jamais, les conditions climatiques, la saison, vos préférences personnelles, feront la différence. Le seul « vrai » objectif reste de passer un bon moment, pas une torture : faire des compromis c’est très bien, mais ne sacrifiez pas l’intégralité de votre confort pour autant. L’expérience parlera.
Les vêtements : choisir la polyvalence
Emporter moins de vêtements pou randonner léger ne veut pas dire se priver. Il s’agit de sélectionner des pièces techniques et polyvalentes. Par exemple :
- Un t-shirt en laine mérinos qui sèche vite et ne retient pas les odeurs.
- Une polaire fine compressible.
- Une veste imperméable respirante.
- Un pantalon léger transformable en short.
- Une seule paire de chaussettes de rechange.
Certains randonneurs font même le choix de laver chaque soir leurs vêtements et de les remettre le lendemain. Pas glamour, mais diablement efficace pour rester léger. A noter que les vêtements restent plus encombrants que lourds, malgré tout. Personnellement, j’ai coutume de rester « délicat » sur les sous-vêtements mais jamais sur le reste, c’est un assez bon compromis pour le confort de tout le monde 😉
Les petits indispensables
Il y a toujours des objets que l’on hésite à laisser, car ils semblent anodins mais peuvent sauver la mise :
- Une lampe frontale compacte.
- Un couteau suisse ou un petit Opinel.
- Une trousse de premiers secours minimaliste.
- Une gourde ou une poche à eau (avec éventuellement un filtre pour l’eau).
- Carte et boussole (ou GPS léger, mais jamais sans solution de secours papier).
On pourrait croire que tout cela fait vite du poids, mais en choisissant du matériel bien pensé, on reste largement sous les 10 kg pour un sac complet.
On va le dire et le répéter : dans la liste ci-dessus, il n’y a RIEN dont vous pouvez vous passer sur une grosse rando. Tout ce que vous pouvez faire, c’est OPTIMISER le poids.
Apprendre à se détacher du superflu
Le plus difficile, ce n’est pas de trouver l’équipement parfait, c’est d’accepter de se passer de certaines choses pour pouvoir randonner léger pour de bon. La première fois, on hésite : « Et si j’ai froid ? Et si j’ai faim ? Et si je m’ennuie le soir ? » Alors on prend trop, on surcharge. Puis on comprend que la randonnée, c’est surtout avancer, observer, dormir, repartir. Pas besoin d’un livre de 400 pages, ni de deux paires de chaussures de rechange. La pratique apprend la sobriété.
En clair
Randonner léger, c’est une question de choix et d’expérience. L’essentiel, c’est de ne pas compromettre sa sécurité. Tout le reste peut se simplifier. Le plus beau, c’est qu’une fois délesté du poids superflu, chaque pas devient plus facile, chaque paysage plus intense. On marche pour avancer, pas pour porter.
Un mot de la fin
Alléger son sac, c’est aussi alléger sa tête. On part avec moins, mais on revient avec plus : plus d’énergie, plus de souvenirs, plus de liberté.
Allez, bon vent 😉
